La toile de la toiture mesure 108 m2 par travées.
Avec nos deux médailles de champions du monde, nombreux sont ceux qui comprennent tout de suite de quoi il s’agit lorsque l’on évoque le nom de Clairefontaine : le centre d’entraînement de la sélection française de football. Avec le très large succès de ses deux équipes de France (aujourd'hui à six médailles d’or mondiale masculines et trois féminines), le handball méritait bien son Clairefontaine. C’est chose faite depuis 2018 avec la Maison de Hand, installée à Créteil, dans le Val-de-Marne, capitale du handball français.
La grille pour façade textile assure la visibilité vers l'extérieur.
Créée sous la présidence de Joël Delplanque à la tête de la Fédération nationale de handball et imaginée par l’architecte Charles Delamy, la Maison du hand réunissait enfin en un lieu unique des infrastructures autrefois éparpillées : un hôtel de 71 chambres, toutes avec deux lits ; deux gymnases dont un avec une tribune de 430 places ; une salle de musculation et un espace de balnéothérapie, un pôle médical et trois zones de restauration (un self-service et deux restaurants privés pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes chacun). Parallèlement, des salles de travail et un auditorium ont été construits pour accueillir des séminaires, à l’image des centres des congrès. Enfin, le complexe héberge le siège social de la Fédération nationale ainsi que la ligue d’Île-de-France.
Cap sur le beach hand
La Maison du hand, c’est donc 14 000 m2 , parking compris, pour un budget de 40 millions d’euros. La structure s'est cependant rapidement trouvée à l'étroit. « L’équipe de France de beach hand a les mêmes besoins que les équipes de hand à sept, sans compter notre espoir de voir ce sport intégrer à terme les Jeux Olympiques. Or les équipements actuels ne permettaient pas de proposer au beach hand des entraînements de qualité. Par ailleurs, le président actuel de la fédération, Philippe Bana, souhaite développer le hand à quatre », explique Delphino Isidoro, directeur commercial et exploitation de la Maison du hand. D’où l’idée de construire un terrain de beach hand et deux de hand à quatre. Suite au décès de Charles Delamy, Patrick Aragües, qui avait travaillé avec l’architecte d’origine, a repris le flambeau, avec un véritable défi en termes de délais : les terrains doivent être prêts pour le 30 juin prochain, avant le pas- sage de la flamme olympique à la Maison du hand et l’inauguration du Club 2024 (la fan-zone du Val-de-Marne) qui retransmettra sur écran géant les différentes épreuves olympiques.
Une toiture en selle de cheval
La forme de la toiture du terrain de beach hand a pour mission de gérer les problématiques de reprise au vent et de charges de neige, avec une double courbure qui contre un double phénomène : le soulèvement de la toile par le vent et son enfoncement par la neige. La toiture est pré-assemblée au niveau des travées. Chaque bande est livrée sur le chantier avec des dimensions de 6 m de long sur toute la largeur du terrain puis est glissée dans des profils et mise en tension sur la partie inférieure par des butons en arc qui confèrent à la membrane sa forme finale. « Les arceaux intermédiaires sont presque la partie la plus importante, ce sont eux qui permettent la forme et la mise en tension au niveau de la toile. Les parties latérales assurent pour leur part l’étanchéité pour évacuer les eaux de pluie ou la neige », détaille Eric Isidro, dirigeant de la société Sellerie Dulys et président du groupement Expert Serge Ferrari.
Protection thermique par les façades
Les terrains, toujours en cours de construction à l’heure où nous écrivons ces lignes, ont été imaginés sur le même format. Une structure bois habillée, en toiture et sur les façades, de toile Serge Ferrari. Le cahier des charges de la Fédération : un terrain ouvert, notamment pour le beach hand. Pour les parois, le choix s’est arrêté sur la Frontside View 381, une grille pour façade textile qui permet de maintenir la vision vers l’extérieur tout en assurant une protection thermique et résistant aux agressions climatiques telles que le vent, la grêle ou les UV. Longue de près de 6 m, elle est accrochée à plus de 8 m afin de laisser une ouverture de presque 3 m au départ du sol. Des filets doivent néanmoins être installés à proximité du terrain afin de ne pas avoir à aller chercher la balle trop loin lorsqu’elle sortira de la zone de jeu. Pour la toiture, il était nécessaire d’avoir un produit avec des propriétés d’étanchéité et une bonne transmission lumineuse. L’architecte a opté pour la 1002 S2, une membrane précontrainte utilisée pour les structures d’ombrage et les couvertures de bâtiments sportifs qui assure 8 % de transition lumineuse. « La toile en toiture a une forme spécifique, appelé “selle de cheval” afin de pouvoir gérer la reprise au vent et les éventuelles charges de neige », explique Arnaud Pépin, responsable du centre technique Membranes Architecturales pour le réseau expert Serge Ferrari. L’objectif : assumer la bonne mise en forme de la toile et minimiser les déplacements dus aux intempéries (voir encadré).
Parois en polycarbonate
Concernant les terrains de hand à quatre, le projet est iden- tique. Seule différence : la partie basse sera fermée avec des parois en polycarbonate, assu- rant une vue sur le terrain en toute transparence.
Terminé pour le début des Jeux Olympiques, le terrain de beach hand servira de zone d’entraîne- ment pour un tournoi international organisé en parallèle des JO, du 27 au 29 juillet, au sein du Club 2024, en face de la Maison du hand. Avant de pouvoir accueillir l’équipe de France tout au long de l’année, quel que soit le temps, et d’espérer autant de médailles que son grand-frère, le hand à sept.
