Face à une réalité qui nous rattrape plus vite que ce que certains pensaient, la mission d’information et d’évaluation du Conseil de Paris « Paris à 50 degrés : s’adapter aux vagues de chaleur » a remis son rapport à Anne Hidalgo, maire de Paris. L’objectif : 85 mesures proposées visant à ne pas faire de la Capitale une ville inhabitable à moyen terme.
Parmi ces propositions, on peut lire que « la rénovation et construction neuve du bâtiment misent sur les solutions passives pour réduire efficacement et de manière vertueuse la chaleur ». Ainsi, avec l’État, la Région et la Métropole, le rapport propose de réviser les normes de rénovation et de construction neuve pour intégrer le confort d’été en favorisant les solutions dites low-tech comme alternatives à la climatisation. Il s’agit ainsi de ventilation naturelle, d’occultants, de logements traversants, d’isolation bio-sourcée… Il est aussi préconisé d’interdire les climatiseurs rejetant de l’air chaud dans les rues.
L’accent est particulièrement mis sur les établissements scolaires, le rapport appelant à amplifier leur rénovation et leur réhabilitation afin de protéger les élèves et le personnel éducatif des canicules démarrant de plus en plus tôt dans la saison. Hervé Lamy, délégué général du Groupement Actibaie, donne pour exemple la ville de Poissy, « qui a été précurseur sur le sujet en équipant une quinzaine d’établissements scolaires de stores automatisés. En période caniculaire, la température intérieure enregistrée est inférieure de 10°C par rapport à l’extérieur ».
Pour lors en cours d’examen, les recommandations proposées pourront être intégrées à deux textes actuellement révisés par l’exécutif parisien : le plan local d’urbanisme (PLU) et le Plan climatique, présentés au conseil municipal en juin et juillet prochains.
« Nous ne pouvons que saluer les élus de la MIE, la première instance politique à considérer le confort d’été dans la rénovation thermique du bâtiment non comme un luxe mais comme une réelle nécessité pour garantir la santé des parisiens, a indiqué Hervé Lamy. Nous espérons que cette première étape incite l’exécutif à étendre ce droit à tous les Français. »