En 2003 sortait le premier numéro de Technic’baie, sous la présidence de Claude Guez. Genèse, objectifs, cibles, enjeux à venir… Retour sur les origines de votre revue avec Claude Guez, président honoraire du Groupement Actibaie, et Philippe Seas, actuel président et déjà membre, en 2003, du conseil d’administration.

Technic’baie : Comment est né Technic’baie ?

Claude Guez : Pour comprendre l’origine de Technic’baie, il faut avant tout faire la genèse de ce qu’est devenu le Groupement Actibaie, qui était encore à l’époque, en 2003, le SNFPSA. Au début des années 2000, quand j’ai pris la présidence du syndicat, ce dernier remplissait des fonctions appartenant plutôt à la Fédération française du bâtiment et à l’organisation locale, avec tout ce qui concernait la fiscalité, le juridique, le social… Je me suis alors demandé si nous ne devions pas faire plus.

Philippe Seas : Nous étions à l’époque une sorte de chambre d’écho de la FFB mais nous voulions et devions, pour nos adhérents, être plus que cela.

Technic’baie : Sur quoi vouliez-vous mettre l’accent ?

C. G. : Sur la technique de nos quatre groupes métiers – portes et portails, portes automatiques piétonnes, volets et stores. Et c’est ce que nous avons entrepris avec le conseil d’administration de l’époque en redéfinissant complètement le rôle du syndicat. Le SNFPSA – et le Groupement Actibaie aujourd’hui - était composé de nombreux installateurs, qui manient les produits quotidiennement, et d’industriels. Notre rôle était d’accompagner ces installateurs sur les points techniques, les plus complexes.

Nous voulions redorer l’image de nos professions, démontrer qu’il s’agissait de métiers à part entière et que la technique était vraiment un vecteur non négligeable. Comme nous n’avons pas de formation initiale, c’est une sorte d’agglomérat de compétences qui va de l’électricité à la serrurerie, en passant même par la couture à l’époque ! Les fabricants indiquaient leur façon de faire, mais qui était forcément une façon induite avec leurs propres produits. Et la grande chance que nous avons eue avec le syndicat, et Technic’baie en est l’écho, est d’apporter des informations qui ne sont pas sujettes à caution, qui ne sont pas commerciales.

Ph. S. : L’idée était de réunir des professionnels, concurrents sur le marché mais unis dans le syndicat, s’attachant à donner des informations impartiales, presque génériques, expliquant la réalité des faits en se basant sur des études fondamentales faites ou commandée par la profession elle-même et acceptées par l’État.

Car parallèlement à l’aspect technique, nous avons fait en sorte de jouer un véritable rôle auprès des gouvernements successifs, en tant que représentant de nos professions. Or pour exister auprès d’un gouvernement ou des instances Européennes, il faut être représentatif, impartial et très technique, il faut être à l’origine des informations et des progrès.

C. G. : Hervé Lamy, alors responsable technique du SNFPSA, aujourd’hui délégué général, a largement contribué à cette mutation.

« Nous voulions redorer l’image de nos professions, démontrer qu’il s’agissait de métiers à part entière et que la technique était vraiment un vecteur non négligeable. »

Technic’baie : Quelle était l’étape suivante ?

C. G. : Une fois lancé sur ces axes de travail, que ce soit au niveau de la profession ou des instances gouvernementales, il fallait le faire savoir. Mais nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas le plus facile.

Ph. S. : C’est ainsi que nous en sommes arrivés à Technic’baie, dont le nom était évident, parce que nous devions exister auprès d’une population élargie : professionnels, bureaux d’études, prescripteurs, architectes… Nous voulions et devions nous faire connaître. Et montrer notre poids et notre implication face aux instances de l’état, c’était aussi démontrer à la profession notre légitimité et nos compétences.

C. G. : Aujourd’hui, nous sommes totalement représentatifs. Quand il y a des questions techniques, c’est le Groupement qui explique comment bien faire, pas les commissions des ministères.

Technic’baie : La technique comme finalité… Vos successeurs vous ont-ils suivi ?

C. G. : Oui ! Tous les présidents qui ont suivi, qu’ils soient installateur ou industriel, ont poursuivi le travail dans ce sens.

Technic’baie : À qui destiniez-vous Technic’baie ?

C. G. : La cible de base était les installateurs afin de leur apporter des informations vérifiées sur ce qui fait leur quotidien. Mais nous souhaitions également faire connaître nos métiers à une population plus large comme les architectes ou les bureaux d’études, les convaincre que nos études étaient performantes et qu’ils pouvaient s’appuyer dessus au moment de faire des recommandations.

Ph. S. : Concernant la prescription, il faut savoir que nos métiers ne sont pas toujours reconnus. Et nous nous battons contre cela. À travers Technic’baie, nous voulions rappeler qu’installer des stores ou des produits de fermeture, des portes automatiques piétonnes, des portails ou des portes de garage exige de la technicité, des capacités et des compétences spécifiques. Il s’agit vraiment de métiers à part entière. Nous voulions également rappeler l’importance de nos professions face aux défis climatiques.

« À l’époque des réseaux sociaux et de l’information brève et rapide, il est indispensable aujourd’hui que notre revue permette de faire une pause. »

Technic’baie : Effectivement, vos métiers sont au cœur des enjeux environnementaux…

C. G. : Tout à fait ! Nous le regrettons évidemment pour la planète mais le contexte environnemental nous a portés ces dernières années. Ce n’est pas une volonté de notre part mais, hélas, une réalité : nous faisons partie de la solution pour limiter la surchauffe des bâtiments tout en évitant de consommer de l’énergie, et ce en allant des portes automatiques aux produits de protection solaires !

Technic’baie : Après 100 numéros et près de 20 ans plus tard, quels sont les enjeux de Technic’baie ?

Ph. S. : À l’époque des réseaux sociaux et de l’information brève et rapide, il est indispensable aujourd’hui que notre revue permette de faire une pause. On peut laisser le magazine dans les locaux, le partager, le feuilleter, y revenir, se poser des questions. Se permettre de prendre du temps dans la vie à 100 à l’heure de nos professionnels. C’est également l’opportunité d’apporter de la profondeur dans les thèmes abordés et de rester tourné vers les aspects techniques de nos métiers et de nos solutions.