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En pleine crise politique, le bâtiment s’enfonce dans la récession. Activité en chute, emploi en repli, aides rabotées : la Fédération française du bâtiment tire la sonnette d’alarme et réclame des mesures fortes pour éviter l’effondrement.

La nomination d’un nouveau Premier ministre – le cinquième depuis le début du second quinquennat ; le troisième en un an – illustre la crise politique dans laquelle se trouve la France, compliquant la mise en place de mesures indispensables pour assurer la reprise du secteur du bâtiment. Pourtant, comme l’a souligné la Fédération française du bâtiment lors de sa conférence de presse trimestrielle, « pas de croissance économique sans le bâtiment ». Or, les indicateurs sont alarmants. Olivier Salleron a d’ailleurs introduit son intervention par un constat sans appel : « la récession est confirmée pour 2025 ».

Dans le détail, l’activité du neuf recule de 6,6 % en volume pour 2025. Le logement connaît un léger redressement, passant de -19,9 % en 2024 à -5,7 %, tandis que le non résidentiel enregistre une dégradation plus marquée, avec une baisse de 8 %, contre -4,1 % l’année précédente. La principale source d’inquiétude reste cependant le segment de l’entretien-amélioration, qui portait le marché depuis ces dernières années, qui affiche désormais un repli de 0,8 % contre une croissance de 0,7 % en 2024. En cause : « la succession de rabotages et de gels de MaPrimeRénov’ comme, dans une moindre mesure, les primes CEE » ainsi que les mauvais chiffres de la rénovation énergétique du logement, à -1,4 %. « Or le segment de l’amélioration-entretien pèse pour près de 57 % de l’activité du bâtiment », a rappelé Olivier Salleron.

Cette baisse d’activité s’accompagne mécaniquement d’un recul de l’emploi : de -28 000 postes en 2024, la perte se creuse à -30 000 en 2025, entraînant une diminution structurelle de la productivité et un recul des créations d’entreprises de 8,6 %.

Le combat se porte donc sur la reprise du marché la FFB fixe plusieurs priorités pour soutenir la reprise. La première – la formation rapide d’un gouvernement – semble avoir été exaucée.

Parmi les autres leviers identifiés :

- La relance du locatif privé (neuf et existant) sinistré et la refonte des aides à la rénovation énergétique « en faveur d’un système puissant, stable et reconnu par les acteurs ».

- Le maintien du PTZ alors que la primo-accession se redresse.

- Le maintien de la RLS (réduction de loyer de solidarité).

- La refonte totale de la REP. Une étape indispensable face à la colère des professionnels.

« Nous attendons beaucoup du nouveau Premier ministre. D’autant qu’il n’y aura pas de redynamisation de la croissance en France sans reprise du bâtiment », a conclu Olivier Salleron. Verdict dans les semaines à venir…