Bilan 2024 et prévisions 2025… Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, faisait le point ce matin lors de sa conférence de presse trimestrielle sur l’activité du bâtiment. Et si les chiffres sont meilleurs qu’attendus, il est encore difficile de se réjouir pleinement.

Nous titrions en décembre dernier « L’indispensable loi de finances ». C’est désormais chose faite, laissant apercevoir « une éclaircie », le projet voté « s’avérant plutôt favorable pour les marchés du logement », estimais ce matin Olivier Salleron lors de sa conférence de presse trimestrielle.

Entre autres mesures encourageantes, on peut noter :

- La préservation du budget MaPrimeRénov’, avec 2,3 milliards d’euros d’engagement possible, soit à niveau des consommations effectives de 2024.

- Le retour à un PTZ neuf partout et pour tous les types de logements jusqu’à fin 2027.

- L’exonération, jusqu’à fin 2026, des droits de donation/succession jusqu’à 300 000 euros par bénéficiaire dès lors que ces fonds viennent financer une résidence principale neuve ou une rénovation énergétique.

- La baisse de la réduction de loyer de solidarité (RLS) qui réattribue 200 millions d’euros aux opérateurs HLM pour investir.

Parmi les bonnes nouvelles également, la révision des chiffres officiels de mises en chantier de logements sur 2023 et 2024 (soit 40 000 unités de plus), la rapide matérialisation en chantiers du plan Action Logement-CDC Habitat et l’amélioration qui se poursuit sur le marché du crédit, tout cela expliquant la reprise des ventes.

Prudence

Mais le vote d’une loi de finances ne fait pas tout. Et si elle « lève en partie l’attentisme des donneurs d’ordre en non résidentiel, […] l’incertitude géopolitique perdure et se renforce même », précise Olivier Salleron, indiquant par ailleurs qu’il est déjà tard pour espérer un franc effet « municipales du début 2026 ».

Ainsi, si la FFB revoit ses prévisions 2025, il s’agit de rester très mesuré, avec un logement neuf qui recule moins vite que prévu mais qui recule toute de même à -12,7 % et un secteur amélioration-entretien qui progresse moins que prévu, à +0,7 %. Au global, et sans vrai surprise, l’activité bâtiment globale baisse de -5,5 %, contre -5,6 % selon les prévisions sans loi de finances.

Conséquences de ces mauvais résultats, une influence sur l’emploi, avec près de 30 000 postes perdus (-2,1 % pour les effectifs salariés et intérimaires en équivalent-emplois à temps plein). « Malgré l’horizon 2026 qui s’éclaircit, on ne peut que retenir une accélération des pertes d’emplois, alors que l’activité continue de se replier. Le scénario FFB table donc maintenant sur un recul d’environ 4 % en 2025, soit 50 000 postes de moins en moyenne annuelle », évalue Olivier Salleron.

Avec tous ces éléments, l’objectif de la FFB reste le même : sortir au plus vite de la crise qui dure maintenant depuis trois ans. La Fédération propose ainsi :

- D’accélérer la mise en place des mesures de la loi de finances.

- S’assurer que rien n’entrave l’amélioration en cours. « Cela passe notamment par l’abaissement immédiat de la franchise de TVA à 25 000 euros pour les micro-entrepreneurs du bâtiment […] et par un travail de simplification » (suppression de l’attestation pour la TVA réduite ; version 2028 de la RE 2020, ZAN, REP…).

- Amplifier la reprise en « avançant sans tarder sur le statut du bailleur privé et sur la stratégie européenne pour le logement ʺabordableʺ ».