« L’abandon du projet de loi de finances pour 2025 et des mesures en faveur du logement qui s’y dessinaient ne laissent guère d’espoir pour le logement neuf, même si la poursuite de l’amélioration des conditions de crédit immobilier permettra de limiter la casse », indiquait Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, mardi 17 décembre lors d'une conférence de presse.
Outre la demande d’un vote rapide en 2025, la FFB souhaite voir dans le prochain PLF trois mesures ayant reçu un accord transpartisan dans les récents débats au Sénat :
• La réouverture du Prêt à taux zéro à tous les territoires et tous les types de logements pour relancer la primo-accession.
• L’exonération pour un an des droits de succession/donation jusqu’à 100 000 euros au moins pour l’acquisition d’une résidence principale en neuf, tout en engageant un travail sur le statut du bailleur privé.
• La baisse de la Réduction de loyer de solidarité (RLS) et le dégel de l’enveloppe d’aides à la rénovation énergétique du parc social.
Elle ajoute à cela le maintient du budget de MaPrimeRénov’ au niveau d’aujourd’hui (4,2 milliards d’euros) et la poursuite de la politique de simplification administrative (règles et pratiques urbanistiques, harmonisation des contrôles relatifs aux rénovations énergétiques aidés…).
Des demandes qui font écho au courrier adressé au Premier ministre François Bayrou par les députés Éric Coquerel, président de la commission des Finances, et Charles de Courson, rapporteur général du budget, qui souhaitent l’élaboration d’un projet de loi fiscale d’urgence dès le 13 janvier prochain. Objectif, notamment : l’extension du prêt à taux zéro ou la prolongation du dispositif Pinel, qui doit disparaître au 31 décembre 2024.
La situation en chiffre
- Évolution de l’activité en volume :
-4,3 % en 2023 pour le neuf, -15,6 %*, -14,6 %* pour 2025.
+2,3 % pour l’entretien-amélioration, +1,2 %* en 2024 ; +0,9 %* en 2025.
Activité bâtiment au global : -0,9 % en 2023, -6,6 %* en 2024, -5,6 %* en 2025.
- Évolution de l’emploi bâtiment :
- 6 500 en 2023, - 30 000* en 2024, -100 000 prévue en 2025.
*Estimation
« Quelques mesures ciblées auraient donné des résultats quasi immédiatement », a déploré Olivier Salleron, pointant du doigt la dissolution et l’instabilité gouvernementale qui en a découlé. L’occasion, aussi de regretter que les compliments dithyrambiques faits par le Président de la république sur le travail des artisans pour la réouverture de Notre-Dame de Paris, tout comme ceux faits cet été pour les Jeux Olympiques, aient été si vite oubliés. « Il s’agit pourtant d’un secteur qui structure la France et qui loge ses habitants. »
Urgence Mayotte
Olivier Salleron a indiqué être en lien avec la Fédération mahoraise du BTP (FMBTP) et resté mobilisé pour soutenir les entreprises et les habitants de l’île. Dans cette optique, la Fédération participe aux réunions de crise organisées par le gouvernement et va centraliser les dons.