
« Le logement neuf poursuit son redressement. » C’est la bonne nouvelle annoncée par Olivier Salleron, président de la FFB, lors de la présentation de la note de conjoncture trimestrielle. Bien qu’il faille garder à l’esprit que la reprise part de très bas, les signaux sont encourageants :
- Sur le premier quadrimestre 2025, en glissement annuel, les mises en chantier de logements progressent de 7,7 %, principalement sous l’effet du collectif (+10,5 %), dopé par les programmes d’Action Logement et CDC Habitat.
- L’individuel s’affiche également en hausse (+4,4 %).
- Les permis de construire accélèrent à +11,9 %, avec là aussi une dynamique plus marquée dans le collectif (+14,1 %) que dans l’individuel (+8,3 %).
Le marché du non résidentiel neuf montre une légère amélioration, même s’il ne s’agit que de balbutiements. Les surfaces commencées ne se replient plus que de 2,3 % entre les premiers quadrimestres 2024 et 2025, malgré une crise persistante dans les bureaux (-12,4 %) et un recul notable des bâtiments administratifs (-7,1 %).
Mauvaise nouvelle en revanche pour l’amélioration-entretien, toujours en baisse, à -1,2 % en volume sur un an, tant dans le logement (-1,0 %) que dans le non résidentiel (-1,5 %).
L’herbe n’est pas plus verte sur le segment de la rénovation énergétique des logements, orientée à la baisse (-0,6 %), pénalisée par les incertitudes autour du dispositif MaPrimeRénov’. A contrario, la rénovation énergétique du non résidentiel progresse de 3,3 %.
L’emploi poursuit son repli
Dans ce contexte, toujours compliqué et tendu, les entreprises poursuivent leurs stratégies d’adaptation et font le dos rond : réduction des recrutements et non-remplacement des départs afin de résister aux tensions sur les trésoreries et les marges. « L’emploi poursuit son repli au premier trimestre 2025. Selon les données officielles, il abandonne 2,4 % par rapport au premier trimestre 2024, avec 33 000 postes perdus dont 25 000 salariés. De plus, à l’horizon de l’été, les chefs d’entreprise se montrent de moins en moins optimistes sur les perspectives d’emploi salarié », rappelle Olivier Salleron.
Mesures indispensables
Fidèle à son rôle d’alerte, la FFB liste une fois encore les mesures qu’elle juge indispensables pour sortir de la crise. « Elles passeront d’abord par une réouverture de MaPrimeRénov’ aux travaux d’ampleur à la mi-septembre, comme annoncé par le gouvernement, et dans de bonnes conditions, notamment en ce qui concerne les barèmes d’aide. »
La Fédération pense également déjà à la loi de finances pour 2026 et demande qu’elle retienne :
• Préservation du budget de MaPrimeRénov’, soit 2,3 milliards d’euros, complété par un renforcement des CEE pour soutenir l’accélération des rénovations globales.
• Maintien du PTZ neuf ré-élargi à tout le territoire et à tous les types de biens, d’autant qu’il est aujourd’hui prévu jusqu’à fin 2027.
• Instauration d’un statut du bailleur privé afin de relancer un marché locatif aujourd’hui grippé depuis la fin du Pinel.
• Renforcement de la lutte contre la fraude, notamment via l’abaissement du seuil de franchise de TVA à 25 000 € de chiffre d’affaires pour les micro-entreprises du secteur
« Par ailleurs, nous poussons pour que le travail de simplification raisonnée aille à son terme. À cet égard, nous attendons avec impatience la remise du rapport Rivaton sur les marches 2028 et 2031 de la RE2020. Nous souhaitons également que les principales préconisations de la proposition de loi TRACE soient retenues pour simplifier sans dénaturer le ZAN. Et nous portons encore une réforme complète de la REP, qui ne satisfait personne aujourd’hui. »
Les chiffres 2024
La présentation de la conjoncture à la presse a également été l'occasion de présenter les chiffres du secteur pour l'année 2024, qui résume les
données structurelles du secteur.

