700 élèves. 7 745 m2. Près de 5 000 lames de brise-soleil. Le collège de Champier, dans l’Isère (38), a vu les choses en grand pour répondre aux évolutions d’effectifs de la commune et de ses alentours. Bâti sur un champ mis à disposition par la municipalité, à proximité du centre du village, le collège a été construit autour d’une voie arborée permettant aux piétons et cyclistes de relier le nord du village au centre et qui traverse la parcelle du collège, d’un côté les bâtiments d’enseignement ; de l’autre le plateau sportif.
© Kingspan Light + Air
Parmi les 4 892 lames déclinées en sept couleurs, quatre d’entre elles sont en rouge afin de signifier l’accès des pompiers.
Au programme : squelette en béton visible dans les salles de cours, isolation par l’extérieur grâce à des murs manteaux bois préfabriqués, menuiserie bois/ alu et troisième peau en brise-soleil fixes et mobiles colorés qui personnalise le bâtiment et gère la luminosité et le confort thermique. « Nous avons utilisé les brise-soleil pour créer une structure architecturale, avec un camaïeu rappelant la nature environnante, et notamment la colline en arrière-plan, établi en collaboration avec une coloriste », explique Hélène Félix-Faure, architecte chez Coco Architecture et cheffe de projet pour ce chantier. L’idée : l’impression d’une œuvre d’art cinétique grâce aux utilisateurs qui donnent vie aux façades du bâtiment qui bougent, évoluent et se recomposent en fonction des saisons et des usages.
Programmation sur-mesure
L’impression de mouvement est due aux lames qui, selon les niveaux, sont en versions fixes ou orientables. Le rôle majeur des brise-soleil est à la fois d’assurer le confort d’été sans avoir recours à la climatisation et de maximiser la luminosité sans risque d’éblouissement, problématique importante dans les salles de classe. « Le Département, maître d’ouvrage du projet, souhaitait installer des volets roulants. Nous leur avons suggéré d’opter pour des brise-soleil, qui permettent une plus grande précision dans l’apport lumineux que les volets roulants qui sont plus “tout ou rien” », note Hélène Félix-Faure, qui précise qu’il a fallu convaincre la maîtrise d’ouvrage, frileuse sur l’utilisation de ces produits dans le cadre d’un collège. « Nous avons beaucoup échangé pour trouver un juste milieu. Nous avons simplifié la programmation par rapport à ce que nous avions prévu à l’origine. Au final, les lames seront réorientées deux fois par jour en fonction de l’heure et de la saison. »
Assemblage des BSO in situ
Si la filière (moule du profil des lames) et l’extrusion des lames ont été faites en Turquie et celle des traverses en Allemagne, les brise-soleil, fixes et mobiles, ont été assemblés directement sur le site du collège de Champier. Un atelier provisoire a été créé à l’intérieur de l’établissement pour y assembler toutes les pièces : lames, axes de rotation, paliers, systèmes de motorisation. « 2 000 pièces au total pour près de 5 000 lames », calcule Viven Antoine, chef de projet chez Kingspan Light + Air. La mise en œuvre a été sous-traitée à l’entreprise dijonnaise Sup’Etanche, accompagnée et conseillée par Vivien Antoine. « Quand les commerciaux ont fini leur travail, il y a ce qu’on appelle un transfert de connaissances vers le chef de projet, qui prend la main sur le suivi des études - encadrés par leur bureau d’études – afin de répondre à toutes les demandes, que ce soit sur les couleurs, l’assemblage ou le contrôle qualité. »
À noter : les enseignants peuvent prendre la main sur la programmation pendant leur heure de cours en fonction de leurs besoins. Une temporisation permet de remettre la programmation dans le système global afin qu’elle ne soit pas bloquée toute la journée dans une salle parce que quelqu’un a souhaité reprendre la main à un moment donné.
Motorisation apparente
Coco architecture a fait le choix de travailler avec l’industriel Kingspan Light + Air, « spécialisé dans la motorisation et proposant des produits modulables et sur-mesure », et ses brise-soleil Solar Fix. Les façades du bâtiment ont été habillées de 4 892 lames en aluminium déclinées en sept couleurs sur cinq niveaux. Six couleurs principales et quatre lames en rouge pour signifier les accès pompier. Un ensemble de traverses (soit près de 1,5 km sur l’ensemble du chantier) a été fixé sur le mur en ossature bois via des consoles en acier galvanisé thermo-laquées afin de recevoir les lames fixes et mobiles en alternance. « À la différence des projets habituels, l’ensemble des systèmes de motorisation et de tringleries de ce chantier est apparent en partie haute des lames », détaille Vivien Antoine, chef de projet chez Kingspan Light + Air. Concernant la prise au vent, plusieurs études ont été réalisées en amont du projet pour les pièces de fixation sur ossature bois. Une concertation a également été tenue avec le charpentier pour le dimensionnement des pièces sur lesquels les éléments ont été posés avant la réalisation d’une note de calcul pour la prise au vent. « Nous n’avons pas effectué de test en soufflerie, la note de calcul était largement suffisante pour pouvoir subvenir au besoin du bâtiment », indique Vivien Antoine.
Intervenants
Maîtrise d’ouvrage
Département de l’Isère
Architectes
CoCo architecture et Jean de Giacinto Architecture Composite
Bureau d’études TCE
Betrec
Coloriste
frédérique f.thomas
Brise-soleil
Kingspann Light + Air