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Olivier Salleron, président de la FFB, a martelé l’urgence de la mise en place d’un « plan logement » et égrené une fois encore les mesures demandées de longue date par la FFB pour sortir le bâtiment d’une situation toujours plus compliquée, mois après mois.

« Unanimité pour un plan logement. » C’est ce qu’a répété à plusieurs reprises Olivier Salleron lors de sa conférence de presse traditionnelle sur l’état de santé du Bâtiment, ce mardi 17 septembre. Car si l’été olympique a laissé planer un air de légèreté, la réalité est tout autre. La crise du logement neuf est toujours là, avec un recul de 13,4 % des mises en chantier sur sept mois à fin juillet et des permis qui reculent de 9,9 % sur la même période.

Les dégâts de MaPrimeRénove version 2024

Autre point noir, l’activité amélioration-entretien qui, si elle continue de croître, commence à faiblir, avec seulement +1,1 % entre les deuxièmes trimestres 2023 et 2024, et notamment pour la rénovation énergétique. La forte volonté de lutter contre le réchauffement climatique est freinée par l’instabilité des réglementations qui changent trop rapidement, laissant les acteurs et les clients dans le flou, analyse Olivier Salleron, qui regrette notamment une PrimeRénove version 2023 qui fonctionnait très bien avant « la réforme ratée de cette année ». Et ce n’est pas l’assouplissement du mois de mai dernier qui a véritablement arrangé les choses, la rénovation énergétique n’ayant progressé que de 0,4 %.

Une situation qui pousse le président de la FFB, dans cette année olympique, à décerner une médaille d’or de la résilience aux entreprises. « Alors qu’on pronostiquait une envolée des défaillances dans cette situation de crise d’activité, force est de constater, pour l’heure, une certaine résistance », note-t-il, même s’il précise néanmoins que « les tensions sur les trésoreries se renforcent et que le nombre d’entreprises fragiles s’accroît à due proportion ». Même constat pour l’emploi, le bâtiment affichant une perte d’environ 28 000 postes entre les premiers semestres 2023 et 2024 (salariés et intérimaires en équivalent-emplois à temps plein confondus) et craignant un recul estimé entre 40 000 et 50 000 sur l’ensemble de l’année et à 60 000 entre fin 2023 et fin 2024.

Les mesures de la FFB

Au vu de ces chiffres et résultats, et malgré trois bonnes nouvelles – le reflux de l’inflation, la baisse confirmée des taux d’intérêt et l’amélioration du moral des ménages la FFB exhorte donc le futur gouvernement à mettre en place un plan pour logement le plus vite possible, avec des mesures d’impact rapide pour les marchés du bâtiment.

La FFB rappelle ainsi quatre mesures majeures répétées maintes et maintes fois :

• Un rétablissement d’un Prêt à taux zéro (PTZ) universel, ou d’un prêt à taux réduit sur le même principe, avec de longs différés de remboursement.

• Une prorogation du « Pinel », faute de disposer du temps suffisant pour élaborer et mettre en place un autre dispositif.

• Le maintien en 2025 des aides à la rénovation énergétique, et notamment de MaPrimeRénov’ dans ses conditions actuelles.

• Un arrêt de la surenchère réglementaire, avec notamment un glissement de trois ans des étapes à venir de la RE2020 (de 2025 à 2028).