L’Union rappelle que malgré « l’effort historique consenti par le gouvernement en engageant plus de cinq milliards d’euros pour la transition énergétique de nos logements, […] le dispositif reste inadapté et empêche les ménages de se lancer pleinement dans la rénovation thermique de leurs logements. »
En cause, le dispositif MaPrimRénov, qui privilégie les travaux multigestes complexes, « longs et couteux » et qui « défavorise le tissu artisanal vis-à-vis des entreprises générales, peu nombreuses ».
L’UFME dénonce qu’ « avec seulement 7% des gestes aidés par MaPrimeRénov’ et un taux moyen de prise en charge très faible, (5%), le remplacement des parois vitrées est aujourd’hui un des travaux de rénovation énergétique les moins soutenus. » Et précise que « le remplacement des fenêtres joue un rôle essentiel dans la réduction de la consommation d’énergies primaires des logements ».
Retrouvez la lettre ouverte en intégralité ci-dessous :
« Monsieur le Président de la République,
En engageant plus de 5 milliards d’euros pour la transition énergétique de nos logements, le Gouvernement consent un effort historique. La réforme de MaPrimeRénov’ doit concrétiser cette politique ambitieuse avec un objectif de 700 000 logements rénovés dès cette année.
Monsieur le Président de la République, la filière Fenêtres fabriquées en France tient à vous alerter : malgré cet effort budgétaire, le dispositif reste inadapté et empêche les ménages de se lancer pleinement dans la rénovation thermique de leurs logements.
Le dispositif MaPrimeRénov’ privilégie les travaux multigestes complexes, longs et coûteux, qui, très souvent, découragent les propriétaires. Ils font peser sur les foyers un reste à charge trop important. Ils sont difficiles à réaliser en milieu occupé et défavorisent le tissu artisanal vis-à-vis des entreprises générales, moins nombreuses. In fine, plus il y a de gestes obligatoires, moins il y a de rénovation.
Comment redresser la barre et mobiliser rapidement les Français ?
Le remplacement des fenêtres améliore instantanément la qualité de vie dans les logements pour un investissement mesuré : économies d’énergie, bien sûr, mais aussi confort acoustique, luminosité, qualité de l’air intérieur. C’est, dans l’habitat collectif, souvent la seule option possible pour sortir du statut de passoire énergétique.
Très accessible, très efficace, il pourrait devenir demain un moteur puissant pour embarquer les propriétaires dans les parcours de rénovation globale.
Mais, avec seulement 7% des gestes aidés par MaPrimeRénov’ et un taux moyen de prise en charge très faible, 5%, le remplacement des parois vitrées est aujourd’hui un des travaux de rénovation énergétique les moins soutenus.
Monsieur le Président de la République, vous déclariez en 2022 : “la meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas.” Le remplacement des fenêtres joue un rôle essentiel dans la réduction de la consommation d’énergies primaires des logements. Il est nécessaire de réorienter dès à présent l’effort budgétaire consenti vers cet investissement durable, en soutenant aussi le remplacement des fenêtres double vitrage ancienne génération et en supprimant la condition des multigestes.
Défendre la fenêtre française, c’est accélérer la transition énergétique, c’est aussi soutenir l’industrie et l’emploi. Avec plus de 189 000 emplois, nous donnons vie à la réindustrialisation et aux circuits courts. Nos fenêtres sont performantes, locales mais aussi responsables : recyclage, valorisation, Charte d’engagements FERVAM, éco-conception de nos produits.
Monsieur le Président de la République, les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone ne seront atteints qu’avec la mobilisation de tous. L’industrie de la fenêtre française se tient à la disposition des pouvoirs publics pour participer à la réflexion qui doit nous permettre d’atteindre, collectivement, nos ambitions en matière d’adaptation des logements aux changements climatiques.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.
Bruno Cadudal, président de l'UFME, et Cécile Sanz, vice-présidente de l'UFME