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Alors que Bruno Cadudal était reconduit hier à la Présidence de l’UFME, retour sur la conférence thématique organisée le 27 mai «Fenêtre et développement durable». 16 invités triés sur le volet dressent un panorama des actions et retours d’expériences du recyclage des fenêtres, 3 ans après le lancement de la Charte UFME, dont les signataires sont désormais fédérés sous la bannière FERVAM, nouvelle marque lancée à l’occasion de cette conférence digitale.

A l’issue d’un Conseil d’administration extraordinaire et après une première année de Présidence perturbée par une crise sanitaire sans précédent, Bruno Cadudal vient d’être reconduit à la tête de l’Union des Fabricants de MEnuiseries (UFME) ce jeudi 3 juin. Fait notable également, Cécile Sanz, Présidente du groupe FPEE a quant à elle été nommée au poste de Vice-Présidente. Elle succède à Patrick Bouvet qui a souhaité mettre fin à son mandat après vingt ans d’engagement.

Création de la marque FERVAM pour la Charte de l’UFME

« Ma première année de présidence UFME a été perturbée par la crise Covid-19 qui ne m’a pas permis de mettre en place nos projets avec la rapidité souhaitée, ni de pouvoir être en contact «direct» avec nos adhérents. J’ai souhaité candidater au renouvellement de mon mandat pour accompagner nos adhérents et notre filière dans cette vie d’après et poursuivre les actions qui me tiennent particulièrement à cœur » a déclaré Bruno Cadudal. Parmi ces actions, le recyclage des fenêtres en fin de vie a, malgré les difficultés, connu une montée en puissance depuis son arrivée à la tête de l’UFME. Avec en point d’orgue, la création d’une nouvelle marque annoncée lors de l’assemblée générale ordinaire du 27 mai. « Nous lançons une marque dédiée à notre Charte pour le recyclage des menuiseries: FERVAM, Filière Engagée pour le Recyclage et la VAlorisation des Menuiseries » précisait Bruno Cadudal. Une conférence thématique « Fenêtre et développement durable » avait d’ailleurs suivi cette annonce.

REP et loi AGEC en vue

Alors que la REP en application de la loi AGEC se profile, avec une application prévue au 1er janvier 2022, cette conférence d’une heure a convié 16 invités d’horizon divers, à s’exprimer et à partager leurs retours d’expériences sur le thème du recyclage des fenêtres. Signataires de la charte UFME initiée il y a 3 ans, ces invités sont engagés à différents niveaux dans des actions d’éco-conception, de collecte, de démantèlement, de production de MPR (matière première recyclée) ou encore de fabrication de menuiseries à partir de MPR. Souvent dans plusieurs types d’actions d’ailleurs. Quelques extraits de l’intervention de certains invités:

Emmanuel Blanchet, directeur général des services (DGS) de la Communauté d’Agglomération Pays de Fontainebleau, membre du Syndicat National des Directeurs Généraux des Collectivités Territoriales (SNDGCT), pilote de Partenariat des Savoirs.

En tant que DGS et donneur d’ordre auprès des entreprises du bâtiment, il a évoqué le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET qui remplace depuis 2016 le PCET) et notamment celui de sa communauté d’agglomération. Il a pu expliquer la manière dont est pris en compte le recyclage, dans le choix des entreprises répondant aux appels d’offre, afin de répondre aux attentes des citoyens et de lutter contre le réchauffement climatique à l’échelle du territoire. 

Ludivine Menez, Déléguée technique UFME nous parle de Responsabilité Elargie du Producteur (REP) en application de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une économie circulaire) qui entrera en vigueur le 1er janvier 2022. « Concrètement les fabricants à titre individuel seront certainement dans l’incapacité d’y arriver seuls alors que collectivement, en mettant en place des éco-organismes auquel ils transféreront leur responsabilité en s’acquittant d’une éco-contribution, la mise en œuvre de cette responsabilité pourra être réalisée sur tout le territoire » explique-t-elle. Elle ajoute : « L’UFME contribue actuellement aux travaux préparatoires du futur éco-organisme pour les produits et matériaux de construction, notamment sa structuration en contribuant à la mise en place d’un secteur dédié aux menuiseries, parois vitrées et produits de construction connexes et va continuer à informer ses adhérents qui seront metteurs sur le marché, donc contributeurs de cette REP pour les accompagner dans les modalités pratiques de la mise en place au 1er janvier. »

Frédéric Rossi, Gérant de la société Estéana, entreprise de consultants en construction durable qui accompagne notamment ses clients dans des études d'analyse de cycle de vie des produits de construction, la réalisation ou la vérification de FDES et PEP Ecopassport, ainsi que la réalisation d'ACV de bâtiments... « Les résultats de ces FDES nous montrent que l’empreinte carbone des fenêtres sur l’ensemble de leur cycle de vie est situé entre 50 et 130 kg eq CO2 par m² de baie. Les 2 principaux postes contribuant à hauteur d’environ 80% de cette empreinte, sont la fabrication des profilés et la fabrication des vitrages » explique-t-il. « L’empreinte carbone des profilés PVC ou Aluminium recyclés est 5 à 6 fois moindre que celle d’un profilé réalisé avec un matériau vierge. Les fabricants de fenêtres utilisant des matières premières issues du recyclage, valorisent ce faible impact environnemental en réalisant leurs FDES » précise-t-il.

François Aublé, Président de Véka Recyclage, entreprise qui collecte et recycle les menuiseries PVC en fin de vie et les chutes de production pour fabriquer de la Matière Première Recyclée (MPR) utilisable par les fabricants de profilés. Pour lui, « la REP et la loi AGEC vont faciliter les choses, compte tenu de la nécessité de diviser par 2 environ l’empreinte carbone des produits du bâtiment d’ici à 2030 ».

Richard Baudoin / Responsable Développement Durable Rehau France explique comment intégrer la MPR dans les nouveaux profils. « Nous avons commencé en 2015 par réintégrer nos propres chutes de production et avons étendu graduellement aux MPR externes, pour atteindre des taux d’intégration de 40 à 75% selon les types de profilés. Nous avons également créé une gamme spéciale, EcoPuls dans laquelle nous intégrons ces matières recyclées, ce qui permet aussi aux utilisateurs de pouvoir identifier la présence de MPR dans ces produits. Cette démarche vise à répondre aux attentes environnementales et à produire des matériaux dont les caractéristiques sont strictement identiques à celles des matières vierges et pour ce faire nous avons besoins de MPR de qualité » explique-t-il.

Cliquez pour visionner la conférence digitale UFME : « Fenêtre et développement durable »

Retrouvez aussi dans cette vidéo de l'UFME :

  • Nelly Philipponnat, Directrice Bâtiment Durable Saint Gobain Glass Bâtiment France
  • Hugues de Forges, Président de la Commission Technique UFME
  • Mathilde Crenn-Sutter, Chargée de Mission Environnement UFME
  • Tom Driessens , Responsable Europe Matières et Développement Durable de Deceuninck
  • Philippe Lerouvillois, PDG du Groupe Valo’ Cofondateur et Président de la franchise RECYFE
  • Mona Yven, Chargée de projet Valouest
  • Mathilde Karmin, Chargée de développement Economie Circulaire d’Ares Association
  • Florence Armitano, Cheffe de projet R4 – Ares association
  • Jérome Charbonnel, Directeur de Revie Verre
  • Fabrice Gobin, Responsable Sécurité et M Recycl’ du Groupe Millet   
  • Clémence Esnault, Animatrice du réseau Art & Fenêtres du Groupe FPEE
  • Caroline Gervais, Directrice scientifique de My Sensei Lab, accompagnement des entreprises dans l’écoconception

Quand le recyclage préserve de la flambée des prix et de la pénurie de matières premières

 

Citons pour conclure, Tom Driessens, Responsable Europe Matières et Développement Durable de Deceuninck : « Deceuninck ne se définit plus comme recycleur mais comme fabricant de matières premières. Les raisons de cet investissement ? L’aspect écologique bien sûr : une capacité de 45 000 tonnes représente 2,3 millions de menuiseries en fin de vie qui échappent à la mise en dépôt. 2ème raison : la sécurisation des matières premières. Enfin cette stratégie présente des avantages du point de vue économique, puisque Deceuninck est nettement moins dépendant de ses fournisseurs de matière vierge, donc moins dépendant des fluctuations de coût des matières premières ». Alors que la pénurie et la flambée des coûts des matières premières ébranle toute la filière, cela donne à réfléchir quant au retour sur investissement qu'offre le développement durable à ceux qui s’attèlent à le mettre en œuvre...