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Face aux incertitudes de l’avenir, la FFB et l’Association des Maires de France (AMF) se déclarent solidaires pour soutenir la relance et l’emploi dans les territoires, en pariant plus que jamais sur la mobilisation des collectivités locales en faveur du lancement des projets de construction et de rénovation des bâtiments.

La FFB prévoit un trou d’air pour le bâtiment en 2021

Avec une commande publique qui représente 30% de l’activité du bâtiment en France, la réduction de 35% des appels d’offres en 2020 a de quoi inquiéter. Les artisans et entrepreneurs du bâtiment s’attendent globalement à une baisse d’activité de 15 % en 2020, et savent qu’une fois les commandes d’avant-crise honorées, les aides aux entreprises cesseront aussi de produire leurs effets. La FFB ne cesse depuis la rentrée, de tirer la sonnette d’alarme quant aux dangers qui menacent la construction et notamment le logement neuf en 2021. « Le manque de travail va arriver mi 2021, on l’attend » déclarait Olivier Salleron sur le plateau de BFM Business le 24 novembre. En cause, notamment, le retard sur les permis de construire, malgré des mesures correctives de l’Etat qui ne pourront endiguer les conséquences d’un temps de réaction trop long. « Le logement neuf va sûrement s’écrouler » va jusqu’à déclarer le Président de la FFB. 

L’AMF et la FFB se mobilisent conjointement

Par voie de communiqué de presse en date du 30 novembre, l’AMF et la FFB déclarent être solidaires pour soutenir la relance et l’emploi dans les territoires. Car, outre le retard des chantiers de rénovation et de construction des bâtiments publics, la crise sanitaire a provoqué une baisse sans précédent des capacités d’autofinancement des collectivités. L’AMF et la FFB déclarent de concert, faire le pari de la mobilisation des collectivités locales en faveur du lancement des projets de construction et de rénovation du bâtiment. Et « plaident pour que les dotations et compensations de l’Etat fléchées vers les collectivités territoriales constituent un appui décisif à cette relance des investissements, en accompagnement de la part territoriale de France relance ». Rappelons que l’une des 3 priorités du Plan France Relance, concerne la cohésion sociale et territoriale, et prévoit un accompagnement spécifique des collectivités territoriales qui doivent bénéficier d’une d’aide pour le financement de leurs investissements et de leurs projets structurants.

Précarité et inégalités territoriales

La FFB et l’AMF préconisent ainsi d’amplifier et territorialiser le PTZ au-delà de 40% et de rétablir et renforcer le dispositif « Pinel » dans les territoires ruraux et péri-urbains, notamment pour faire face au souhait de nombreux français de s’installer dans des zones urbaines moins denses. De doter l’ANRU de moyens financiers exceptionnels, pour soutenir une relance durable des quartiers prioritaires et permettre de financer le reste à charge des projets dans ces quartiers.

Une approche concrète pour la relance des territoires

L’AMF et la FFB insistent sur l’importance d’un retour à la normal du rythme d’instruction des autorisations d’urbanisme et de la mise en œuvre prochaine des permis de construire dématérialisés, pour soutenir la reprise d’activité du bâtiment sur l’ensemble du territoire. Elles rappellent également le nécessaire maintien d’une offre de qualité pour assurer le succès du plan de rénovation énergétique des bâtiments, au cœur du plan de relance national. Pour la FFB et l’AMF, ce communiqué commun vise aussi à insister sur l’urgence des actions à mener et une juste prise en compte des problématiques spécifiques aux collectivités, à l’heure où le PLF 2021 prenant appui sur les 100 milliards du plan de relance, est en examen au Sénat (depuis le 19 novembre) et ne manque pas de provoquer des remous.

« Dans les périodes de crise, les maires ont toujours été à nos côtés. Nous sommes des alliés objectifs et cela se vérifie encore plus aujourd’hui » déclare Olivier Salleron. « C’est par les territoires, par leur capacité d’entraînement, que doit s’amorcer la relance économique. Une relance économique solide, qui s’appuie sur des choix de long terme et écarte les offres anormalement basses pernicieuses pour le tissu économique et l’emploi local » poursuit-il. François Baroin, Président de l’AMF, souligne quant à lui que « les communes et les intercommunalités sont parfaitement conscientes du rôle décisif qu’elles ont dans le maintien de l’activité des entreprises de proximité que sont les artisans et les entreprises du bâtiment. Elles doivent le faire dans un contexte budgétaire difficile, puisque la crise sanitaire a réduit leur niveau d’autofinancement, ce qui pèsera sur leur capacité d’investissement. Mais, les besoins sont là, et chacun est conscient de l’urgence ».

Si la filière de la menuiserie, de la fermeture et de la protection solaire est relativement préservée pour l’instant par la crise sanitaire, grâce à sa présence forte sur la rénovation de l’habitat, elle n’en est pas moins partie prenante du secteur du bâtiment et de son avenir, qui passe par celui des territoires, notamment pour le tertiaire et le logement neuf. J.B