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Retour sur l’étude sur l’efficacité énergétique des portes automatiques piétonnes réalisée par Pouget Consultants qui présente les avantages des PAP face aux portes manuelles : réduction des besoins de chauffage et de refroidissement, et donc économie énergétique et financière.

Le groupe métier portes automatiques piétonnes du Groupement Actibaie a commandé une étude à Pouget Consultant, société de conseils et d’ingénierie en efficacité énergétique et environnementale des bâtiments, afin de démontrer l’efficacité des portes automatiques piétonnes par rapport aux portes manuelles, voire l’absence de portes.

Les résultats du premier volet de l’étude dédié aux portes automatiques piétonnes dans une surface commerciale type boutique ont été publiés et sont sans appel.

Prérequis de base

L’hypothèse générale part d’un magasin de prêt-à-porter de 135 m2 avec une façade rideau affichant un coefficient thermique (Ud) de 5,5 W/m2.K, un facteur solaire (Sw) de 0,60 et un facteur de transmission lumineuse (TL) de 0,70. La porte mesure 1,40 m x 2,10 m, orientée sud. Les consignes de températures sont, pour le chauffage, de 19 °C lorsque le local est occupé, 16 °C s’il est inoccupé. Pour le refroidissement, 26 °C en occupé, 30 °C en inoccupé. Précision : le temps d’occupation est de 8h à 19h, soit 11 heures du lundi au samedi. Quatre autres configurations sont ensuite été ajoutées : la présence d’une seule façade vitrée, celle d’un obstacle aux rayons solaires (tel qu’un mur), la localisation dans quatre villes différentes (Marseille, Nantes, Nancy et Paris) et quatre orientations de la façade (nord, ouest, est et sud). Enfin, les études ont été menées avec quatre types de portes différentes (voir tableau 1). Une fois les prérequis de base établis, l'axe de travail portait sur la comparaison des différentes ouvertures : absence de porte, porte manuelle et porte automatique (voir tableau 2).

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Tableau 1 : propriétés de la porte d'entrée.

Gains de chauffage de 30 à 50 %

Si les résultats évoluent en fonction des critères précisés (orientation, nombre de surfaces vitrées, lieu géographique, obstacle au soleil…), l’étude indique néanmoins qu’adopter une fermeture manuelle à la place d’une porte ouverte en continu permet des gains de chauffage de 30 à 50 %. Mettre en place une gestion automatique présente des gains moyens de 10 % par rapport à une gestion manuelle. Soit entre -10 kWh/m2 et -15 kWh/m2. Sachant que le local fait 135 m2, il s’agit donc de plusieurs centaines de kilo-watt-heures économisés sur une année. Partant d’un tarif EDF de près 0,25 euro, cela représente quelques centaines d’euros d’économies. Les résultats sont encore plus intéressants lorsque l’on compare une porte automatique avec une porte manuelle ouverte tout le temps : entre -55 kWh/m2 et -87 kWh/m2 selon les villes.

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Tableau 2 : modélisation en fonction des types d'ouverture.

La modélisation en ligne de mire

Concernant les besoins de climatisation et durée d’inconfort, lorsque les températures extérieures sont trop élevées, une automatisation de la porte automatique piétonne permettra de réduire les apports de chaleur. L’étude de Pouget Consultant indique ainsi que « pour les mois et jours les plus chauds, lorsque les températures extérieures dépassent plus régulièrement la consigne de confort (26 °C pour les besoins, 28 °C pour l’inconfort), l’automatisation devient bénéfique pour diminuer les besoins de refroidissement et temps d’inconfort (gains variables d’une configuration à une autre) ». Elle précise par ailleurs qu’« une gestion automatique basée sur la température extérieure permet une réduction des temps d’inconfort pour toutes les configurations par rapport à une gestion manuelle ».

En termes d’économie, il est possible d’aller jusqu’à -3 kWh/m2, soit près de 405 kWh économisés sur une année. De même, lors des heures avec une température supérieure à 28 °C, si l’on prend un scénario de gestion optimisé, on arrive à réduire ce nombre de 64 kWh, soit une baisse de 13 %.

Pour aller plus loin, l’étude précise qu’une automatisation liée aux températures extérieures et intérieures, voire à la vitesse du vent, pourrait permettre d’ajuster la précision d’ouverture, apportant des gains plus significatifs pour la période de refroidissement. « Une modélisation sur un temps plus fin avec un outil de simulation plus précis affinerait l’analyse de ces modes de gestion », peut-on lire en conclusion de l’étude.