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Suivre l’exemple de pays européens « Nous espérons que les pouvoirs publics intégreront rapidement les solutions de protections solaires dans MaPrimeRénov’ » ajoute Hervé Lamy

Le service public France Rénov' lancé le 1er janvier 2022 et intégrant notamment MaPrimeRénov', s'entête à exclure les stores et volets des aides à la rénovation. Une erreur que dénonce Hervé Lamy du Groupement Actibaie, par voie de communiqué de presse.

Si la volonté du gouvernement est d'éradiquer les passoires thermiques, il semble qu'il n'ait pas envisagé que les logements sujets à la surchauffe en été, puissent se transformer en passoires thermiques à brève échéance. Selon une étude de l'ADEME publiée en 2021, 25% des Français ont déjà recours à la climatisation, actuellement responsable de 5% des émissions de gaz à effet de serre.

En 2021, l’État a accordé 650 000 aides à la rénovation énergétique des logements et environ 60 000 logements ont pu bénéficier en France d'une rénovation dite « globale », via le programme Habiter mieux de l’ANAH (devenue MaPrimeRénov’ Sérénité). Mais alors que le nouveau service public France Rénov' qui fusionne tous les dispositifs d'aides à la rénovation, a été lancé le 1er janvier, les stores et volets restent les grands absents des politiques publiques en la matière.

« Prendre en compte la hausse des températures en périodes estivales »

« Les objectifs ambitieux fixés par l’état en matière de rénovation globale ne pourront être atteints que si les gestes liés au confort d’été sont intégrés dans le dispositif d’aide. Quand on pense économie d’énergie, on associe souvent la consommation d’énergie au chauffage. Or avec le réchauffement climatique, il faut aussi prendre en compte la hausse des températures des périodes estivales » rappelle Hervé Lamy, délégué général du Groupement Actibaie qui précise : « On parle de « confort d’été », mais bientôt il s’agira simplement de confort selon les dernières projections du GIEC. Les stores et volets permettent de réduire la température de 5° voire plus si cela est piloté automatiquement. Sans ces solutions, les Français auront recours à la climatisation. Selon l’ADEME, 25% des Français en seraient équipés ».

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Suivre l’exemple de pays européens

« Nous espérons que les pouvoirs publics intégreront rapidement les solutions de protections solaires dans MaPrimeRénov’ » ajoute Hervé Lamy. « Ces gestes de rénovation sont déjà subventionnables dans les DOM-TOM, comme chez certains de nos voisins européens, comme en Allemagne ou en Italie. Et contrairement à l’industrie de la climatisation, la quasi-totalité des solutions de protections solaires sont fabriquées en France ou dans l’Union Européenne. Il s’agit d’une industrie qui ne nécessite pas de lointaines délocalisations et est un moteur de l’économie locale » argumente t’-il.

Rappelons que le Groupement Actibaie est co-fondateur du syndicat Européen ES-SO (European Solar Shading Organisation) qui a récemment invoqué une étude du bureau allemand Guidehouse publiée début novembre, montrant que d'ici à 2050, la protection solaire automatisée peut réduire de 60% la consommation d’énergie des bâtiments, éviter jusqu’à 100 millions de tonnes d’émissions de gaz à effets de serre et réduire de 14,6 milliards d’euros par an l’investissement nécessaire au refroidissement des locaux. Faute de prescrire ces solutions dans les plans de rénovation énergétiques, notamment en France, le besoin en climatisation concernera 45 % des bâtiments européens d'ici à 2050. Autant dire une catastrophe pour le climat !

En matière de lutte contre le réchauffement climatique, il est urgent que les politiques publiques cessent de se voiler la face et fassent preuve du même niveau d'exigence (et de bons sens) en termes de rénovation, que celui dont ils ont pu faire preuve pour les logements neufs avec la RE2020.

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