Depuis 2003 et le premier numéro de Technic’baie, nous avons eu à cœur de vous informer sur l’actualité, les innovations et aspect technique des secteurs des portes, des portails, des volets et des stores. Dans notre 100 numéro, nous avons tenu à échanger avec des experts du secteur pour évoquer le chemin parcouru ces 20 dernières années et leur vision sur l’avenir. Témoignage de Francis Fernandes, vice-président du réseau Sécuristes de France et gérant des sociétés Briv’Securit (19) et AAP (24).

"Le secteur de la mise en œuvre de produit de fermeture n’est plus le même qu’il y a 30 ans, avant tout parce que les produits se sont démocratisés. Si l’on prend l’exemple des portes et portails automatiques, c’était un marché de niche dans les années 1990, destiné aux particuliers aisés et aux entreprises avec un besoin de sécurité élevée. Après une progression du nombre des installations, dans le tertiaire comme dans le résidentiel, tout a basculé il y a près de 10 ans, avec l’émergence des ventes via les grandes surfaces de bricolage (GSB) et internet.

Cette accélération a chamboulé la vie de nos professions, les contraignant à évoluer. Désormais, nous devons mettre l’accent sur la spécialisation de nos entreprises pour nous démarquer, avec des collaborateurs bénéficiant de formations continues, des services d’intervention rapide et des techniciens capables de faire du SAV de pointe. Nous devons faire valoir nos connaissances des textes officiels car nous travaillons avec des produits soumis à de nombreuses normes et réglementations qui ont beaucoup évolué ces dernières années, passant des normes françaises aux normes européennes. Nos techniciens doivent savoir évaluer l’ensemble de l’installation, la juger et appliquer les sécurités nécessaires pour protéger les utilisateurs. Notre force est là, dans des installateurs formés dans les règles de l’art.

L’autre enjeu des prestataires que nous sommes réside dans le suivi des chantiers. C’est une chose d’installer un produit mais il faut être capable de le suivre, de connaître l’historique du projet, savoir ce qui a été réalisé en termes de dépannage. Tout un travail qui ne pourra pas être fait via les GSB.

Parallèlement, les entreprises doivent renforcer le lien avec le tissu économique local, en collaborant avec les syndics, les promoteurs immobiliers qui réalisent des résidences d’habitation comme des bâtiments industriels et en se spécialisant dans la sous-traitance pour des projets complexes.

Tout cela se résume en un mot : le service. L’avenir des entreprises spécialisées est là, être présent et capable d’apporter un service bien supérieur à ce que les clients pourraient trouver en GSB. C’est la présence terrain qui nous permettra de nous démarquer, notre capacité à répondre rapidement, et certainement pas le prix. Aujourd’hui, nous sommes incapables de nous aligner sur les tarifs des grandes surfaces et d’internet. Pour compenser cette différence, nous devons apporter un service exemplaire."