"Il y a une quinzaine d’années, sur les logements, nous regardions uniquement le facteur solaire des protections solaires, afin de voir si les produits occultaient bien le soleil. Le standard était le volet roulant. Quand d’autres produits étaient mis en place, c’était souvent pour répondre à des demandes architecturales. Si la théorie des bénéfices des différents types de protection solaire existait depuis longtemps, elle n'était alors pas présente sur le marché. Elle commence d’ailleurs tout juste à être véritablement mobilisée dans la conception des projets.
Cette prise de conscience tient principalement à deux évènements. D’abord la RE 2020. Elle a notamment permis la création de l’indicateur de confort d’été et met en avant certaines caractéristiques telles que la gestion automatique ou le caractère perméable à l’air des occultations. C’est une bonne première étape, mais la prise en compte doit encore être améliorée pour mieux prendre en compte les incidences des différentes occultations. Ensuite, la réalité du réchauffement climatique et l’importance de créer des logements résilients. Depuis près de deux ans, des politiques émergent sur l’adaptation au réchauffement climatique, évoquant de plus en plus les protections solaires. On note notamment l’émergence de règles d’urbanismes (règlement ZAC ou PLU) qui imposent la mise en place d’occultations perméables à l’air.
Les aides financières pour la mise en œuvre des protections solaires commencent à se développer, reste à convaincre les architectes à en avoir le réflexe. On voit encore des projets de rénovation d’envergure dans lesquelles les protections solaires sont absentes. Pour cela, il faut, dans un premier temps, rappeler les fondamentaux du comportement thermique. On peut peindre tous les bâtiments en blanc mais le soleil, et donc la chaleur, entre majoritairement par les fenêtres… Ces règles et aides financières vont diversifier et consolider l’offre d’occultations en France métropolitaine.
Ensuite, il faut sensibiliser simplement, et avant tout les installateurs. Ce sont les premiers conseillers des clients finaux, ils sont donc les mieux placés pour expliquer pourquoi il faut mettre telle ou telle protection solaire.
Les conseils et la pédagogie seront sans doute les artisans d’un meilleur équipement. On peut mettre les meilleures occultations possibles, si l’occupant n’a pas conscience de leurs intérêts, il les utilisera mal. Il faut des campagnes d’informations grand public rappelant les réflexes des pays du sud, comme l’Espagne ou l’Italie. Il faut également mettre en lumière l’importance des menuiseries : l'intérêt de l'oscillobattant ou de l’imposte, qui permettent de ventiler de manière sécurisée, ou encore rappeler qu'une menuiserie coulissante ne s'ouvre que sur 40 % de la surface, limitant ainsi l’aération.
Les trois gestes les plus efficaces devant tous les autres pour le confort d'été sont simples : empêcher le soleil d’entrer, ouvrir les fenêtres quand il fait frais à l'extérieur et mettre des brasseurs d'air."