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Le DTU 34.4, la norme de mise en œuvre des fermetures et des stores, est en cours d’évolution, notamment en ce qui concerne la protection des stores extérieurs automatisés contre les vents forts et les dispositifs automatiques mis en place pour leur repliement.

La version en vigueur du DTU 34.4 précise que « le traitement de la résistance au vent des stores extérieurs est sensiblement différent de celui appliqué aux fermetures. […] La norme NF EN 13561 +A1 stipule à ce propos que le fabricant doit définir et déclarer la vitesse de vent maximale au-delà de laquelle le store extérieur doit être replié. Il est de la responsabilité du prescripteur de choisir le produit qui correspond le mieux au site, et il convient que l’utilisateur final s’assure que le produit n’est pas exposé à un vent supérieur à celui défini par le fabricant. »

En effet, si les fermetures, selon la norme NF EN 13659, peuvent rester exposées au vent sans surveillance particulière, dès lors que les produits ont été choisis par le prescripteur en fonction de leur zone d’application (localisation géographique, hauteur dans le bâtiment, type de paysage – front de mer, campagne, ville…), il n’en va pas de même pour les stores extérieurs. Ces derniers, encadrés par la norme NF EN 13561, doivent porter un marquage CE sur lequel figure leur classe de résistance au vent. Contrairement aux fermetures, cette classe n’est pas suffisante pour garantir le fait de pouvoir laisser le produit en plein vent sans surveillance. «Les tests normatifs de tenue au vent des stores sont assez rudimentaires », explique Jean-Paul Clément (YandYnot), ingénieur Arts et Métiers, expert en stores, fermetures et motorisations. « Ils consistent en l’application d’une pression statique, c’est-à-dire un effort constant, alors qu’en réalité, il y a des turbulences, des coups de vent qui peuvent solliciter le store au-delà de ses limites. » Ces essais ne sont finalement qu’un moyen de classement des produits par ordre de robustesse mais ne permettent pas de présager que le produit supportera la vitesse de vent du site où il sera mis en œuvre.

Choisir la vitesse du vent supportée par le store

C’est pourquoi la dernière version du DTU, en cours d’élaboration et devant paraître fin 2023, rappellera que les fabricants ont l’obligation d’indiquer aux installateurs les vitesses de vent maximales que peuvent supporter les stores et BSO*, interdisant leur utilisation au-delà de cette vitesse. Le DTU34.4 présente des tableaux des vitesses maxi conventionnelles par région et situation permettant de déterminer le vent auquel devra résister le store selon le taux de service souhaité. De ce fait, des dispositifs de mesure de la vitesse du vent de type anémomètre doivent être installés sur le site. Ils envoient un ordre radio ou filaire de repliement quand le vent est trop fort. « Le microprocesseur intégré à l’anémomètre reçoit des informations sur la vitesse de rotation de son capteur. Lorsque celle-ci atteint la valeur maximale programmée par l’installateur, il envoie un ordre de repliement aux moteurs des stores associés », explique Jean-Paul Clément qui rappelle les difficultés de positionner un anémomètre sur une façade et de savoir précisément le nombre d’anémomètres nécessaires en fonction de la quantité de stores ainsi que les distances à respecter. « Si le Groupement Actibaie obtient le budget nécessaire, nous conduirons dans un laboratoire des essais sur des stores grandeur nature dans une soufflerie de grande taille afin de voir leur comportement face à un vent laminaire, de face ou de côté, puis en vent turbulent et nous verrons où doivent être positionnés les anémomètres afin de pouvoir détecter à temps les vents supérieurs au seuil retenu », précise Jean-Paul Clément.

UN MEMENTO POUR MIEUX COMPRENDRE
Par Jean-Paul Clément (YandYnot), ingénieur Arts et Métiers, expert en stores, fermetures et motorisations
« La RE2020 impose une réduction des facteurs solaires des façades des bâtiments pour que la surchauffe prévisible par simulations thermiques sur un an ne dépasse pas 1 150 DH (degré.heure) dans les scénarios les plus contraignants. Or la tradition française, en architecture tertiaire, mise sur de grandes surfaces vitrées qui créent un effet de serre important. Jusqu’à aujourd’hui, les nuisances perçues par les résidents étaient réduites via de simples stores d’intérieur qui ne pouvaient cependant pas renvoyer à l’extérieur le flux solaire ayant traversé la façade. Ils étaient ainsi à l’origine d’importants gaspillages d’énergie, de puissantes pompes à chaleur étant nécessaires pour évacuer les mégawatts-heures de chaleur solaire piégée dans l’immeuble. La limite de la surchauffe des bâtiments de la RE 2020 impose donc aux concepteurs français un nouveau mode constructif, conduisant à l’utilisation quasi systématique de stores extérieurs. Un procédé déjà bien connu des particuliers, bien conscient de l’efficacité de ces systèmes, et généralisé chez nos voisins allemands depuis des décennies.
Afin d’éviter aux concepteurs de bâtiments tertiaires qui n’ont jamais utilisé de stores extérieurs de faire des «premières» hasardeuses, il était important de leur présenter les règles de l’art du store extérieur et les pratiques dangereuses, sources de sinistralité potentielle. C’est l’objet du Memento technique «stores extérieurs dans les bâtiments tertiaires», conçu par le Groupement Actibaie et le SNFA. Cet ouvrage aborde bien entendu la problématique des moyens de contrôle de la vitesse de vent au-delà de laquelle les stores extérieurs devront être repliés, qu’il s’agisse de bâtiments tertiaires ou d’habitation, avec comme corollaire, les types de capteurs utilisables, leur positionnement sur le bâtiment ou encore leur intégration dans la GTB.


Afin d’éviter aux concepteurs de bâtiments tertiaires qui n’ont jamais utilisé de stores extérieurs de faire des «premières» hasardeuses, il était important de leur présenter les règles de l’art du store extérieur et les pratiques dangereuses, sources de sinistralité potentielle. C’est l’objet du Memento technique «stores extérieurs dans les bâtiments tertiaires», conçu par le Groupement Actibaie et le SNFA. Cet ouvrage aborde bien entendu la problématique des moyens de contrôle de la vitesse de vent au-delà de laquelle les stores extérieurs devront être repliés, qu’il s’agisse de bâtiments tertiaires ou d’habitation, avec comme corollaire, les types de capteurs utilisables, leur positionnement sur le bâtiment ou encore leur intégration dans la GTB.