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Première exposition universelle à se tenir au Moyen-Orient, la 35e édition a eu lieu à Dubaï durant six mois. Parmi les thèmes phares il y avait la mobilité et la durabilité. Le pavillon français a été plus qu’une vitrine de l’Hexagone.

Au sein de la zone Mobilité, le Pavillon France a été l’un des plus hauts, sa terrasse offrant une vue panoramique sur tout le site de l’Exposition universelle. Conçu par les agences Celnikier & Grabli architectes et Atelier Perez Prado, le bâtiment en ossature acier se distingue par sa qualité et sa capacité d'accueil, soit 20 à 25 000 personnes par jour. Le public est happé par le grand volume libre, protégé du soleil et baigné des sensations lumineuses de la mise en lumière conçue par BOA Light Studio. Ces sensations sont amplifiées par la texture réfléchissante des façades et de la sous-face métalliques. Le grand auvent qui culmine à 15 m accueille le public depuis la voie piétonne. Murs et sous-face sont tapissées de leds, le Pavillon est un émetteur, un terrain de jeu au service de la scénographie. Tout au long de la journée, il vibre d'une matière-lumière narrative.

Logique de fonctionnement

Les volumes du Pavillon organisent ses trois fonctions principales : les espaces d’exposition et commerces ouverts au grand public, les espaces réservés aux professionnels et VIP, au-dessus de l’ombrière et les équipes en charge du fonctionnement du Pavillon et les locaux techniques. Concevoir un lieu dans lequel doivent vivre deux populations différentes sans se croiser (le public et les délégations) est également un enjeu majeur. Cette gestion des flux est extrêmement structurante dans la réflexion. Sur ce genre d’événements, le public patiente jusqu’à deux heures avant d’accéder à une visite qui ne dure pas plus de 15 minutes. Il est donc important de rendre cette attente aussi agréable que possible, d’où l’importance des grands auvents. Leur morphologie et leur hauteur ont été déterminées par les données du site, qui veut que chacun des îlots soit relié au reste de l’exposition par une allée piétonne, elle-même protégée par une ombrière de 12 m de haut.

Une conception vertueuse

Concevoir un bâtiment dans un contexte particulier tel que le climat de Dubaï est un défi. On n’apprivoise pas le climat, on s’y adapte, en s’en protégeant d’une part, mais aussi en revisitant les questions de confort. Dans le cadre du Pavillon France, il semblait là-encore évident que le public devait être à l’ombre et protégé du vent dominant. C’est le fondement même du projet, de l’orientation de ses volumes pleins et vides. Le grand parvis est à l’ombre, l’air qu’il contient s’en trouve refroidi. Les façades sont peu percées de fenêtres, et lorsque c’est le cas elles sont protégées par des brises soleil de différentes natures, pour maîtriser les risques d’échauffement. Les dispositions techniques viennent ponctuellement compléter ces dispositifs passifs. La conception du bâtiment évite toute surenchère de matériaux et propose un impact carbone limité au maximum. Le Pavillon est aussi un laboratoire d'innovations : l'enveloppe de tuiles photovoltaïques colorées (technologie Sunstyle) grâce auxquelles le bâtiment produit 80 % de sa consommation énergétique est une première mondiale. De cette manière les objectifs bioclimatiques majeurs ont été atteints : maîtriser les apports solaires, proposer une enveloppe isolante et limiter le recours aux énergies fossiles. Enfin, une des particularités techniques du bâtiment est le fait d'être démontable et réutilisable. Il est prévu qu’il soit remonté à Toulouse, pour le compte du Cnes.

(Source : Celnikier & Grabli Architectes)