Le gouvernement fait évoluer MaPrimeRénov'
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Olivier Klein, ministre délégué chargé de la ville et du logement, ont reçu le lundi 12 juin les acteurs du Bâtiment pour échanger à propos de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur. Des élus, ONG, entreprises et représentants des associations des collectivités territoriales étaient présents pour écouter les pistes du gouvernement quant à la décarbonation du secteur.
Efficacité et performance
Comme annoncé, les aides de l'Anah seront scindées en deux piliers : " efficacité " et " performance ". Le premier a pour objectif de faire sortir les logements des énergies fossiles, avec un renforcement des forfaits par geste, mais surtout une obligation d'installer dès le 1er janvier 2024 un système de chauffage décarboné. Les critères pour obtenir les aides convergeront avec ceux des CEE en 2024, afin de faciliter le cumul. Le DPE deviendra également obligatoire dès l'an prochain. En revanche, les déciles supérieurs et les passoires thermiques seront exclues du dispositif en 2024. Si on imagine que pour les uns, il a fallu faire un choix social dans l'attribution des aides, pour les autres, l'objectif est surtout de les inciter à ne pas faire de rénovation par geste mais bien d'entreprendre une rénovation globale.
Mon Accompagnateur Rénov' obligatoire
Justement, le pilier " performance " s'ouvrira à tous ceux qui souhaitent réaliser une rénovation d'ampleur. Les ministres ont confirmé qu’un accompagnement personnalisé serait obligatoire dans le parcours « performance », via MonAccompagnateurRenov'. Les barèmes seront renforcés pour les ménages les plus modestes et les passoires thermiques. En séminaire de l'Anah, Olivier Klein, ministre du Logement, a précisé que " l'Accompagnateur Rénov' sera gratuit pour les ménages en difficulté ". Au-delà, les collectivités territoriales pourront continuer de cofinancer ces prestations pour limiter, voire supprimer, le reste à charge de l'ensemble des ménages. Le montant de référence de cette prestation pour le calcul de l'aide passera ainsi de 1 200 € aujourd’hui (programme SARE actuel) à 2 000 € en 2024. Un nouveau programme CEE, doté de 300 millions d’euros sur deux à trois ans, sera créé pour financer à la hauteur des besoins cette prestation d'accompagnement.
En changeant à nouveau les règles du jeu de la rénovation énergétique, le gouvernement espère atteindre 200 000 rénovations d’ampleur en 2024, contre 90 000 aujourd’hui environ, chiffres ministériels. Ces évolutions s’accompagneront d’une enveloppe budgétaire consacrée à la rénovation performante en hausse. Les barèmes précis et l’enveloppe consacrée à MaPrimeRénov' en 2024 seront déclinés dans les prochaines semaines dans le cadre des annonces sur le Projet de loi de finances 2024.