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A la tête de l’entreprise familiale Socotex, Déborah Peyrucq s’est confié à Technic’Baie.

Comment s’annonçait le début d’année ? 

Après une année 2019 où notre CA est passé de 4,9 à 5,3 millions d’euros, nous avions commencé l’année à fond. À la mi-mars, le carnet de commandes était plein et nous nous apprêtions à faire un mois de folie. Mais le covid est arrivé…

Vous avez immédiatement stoppé l’activité ? 

Nous pensions pouvoir continuer mais dès le lundi 16 mars nous avons dû nous rendre à l’évidence : ça allait être très compliqué... Nous avons été contraint de fermer l’entreprise le 18 mars au soir. C’était extrêmement bizarre car c’était la première fois que l’usine s’arrêtait de tourner. D’ordinaire, même l’été nous continuons de produire. Ce soir-là, pour être franche, nous avions le moral au plus bas.

Aujourd’hui l’usine tourne ? 

Nous avons redémarré partiellement la production le 6 avril dernier, de manière à pouvoir produire de quoi honorer les commandes en cours et livrer nos clients qui souhaitaient poser. Nous avons de quoi tenir jusqu’au 11 mai vu que nous sommes en effectif réduit. Mais pour un mois d’avril normalement très fort pour nous en protection solaire, cela restera le plus petit CA qu’on ait jamais connu... Quel dommage quand on voit le temps magnifique que nous avons cette année !

Sentez-vous un redémarrage sur les chantiers ? 

Derrière le nuage arrive le soleil ! Nous l’espérons vivement... comme le temps ! Il est évident que nous sommes très loin encore d’une reprise générale mais nous sentons que les choses bougent. Au départ les ménages ne voulaient surtout pas voir d’installateur. Aujourd’hui les chantiers de pose en extérieur redémarrent doucement. C’est d’autant plus vrai pour le retoilage ou la pose de store banne. Une fois que les masques ne manqueront plus, nous espérons que la reprise se fera encore plus sentir.

Pour le moment l’après reste incertain commercialement. Nous savons déjà que la saison se fera sans événementiel et qu’elle va être compliqué pour le CHR (café,motel, restaurant), donc autant de projets qui risquent de ne pas voir le jour...

Faites-vous parti de ces industriels Français qui se sont mis à la production de masques ?

Oui ! Nous concevons des masques en toile réutilisables et des visières en PVC transparent. La production était dédiée initialement à nos équipes en interne mais des entreprises nous ont contacté pour en acheter et la chambre de commerce souhaite passer une grosse commande pour les TPE locales. Nous sommes en mesure de produire 250 à 500 visières par jour et 1000 masques par semaine.

Vous démarrez donc une nouvelle activité ?

La demande est là. Les boites du bâtiment veulent du lavable et nous disent que les prix qu’ils peuvent trouver sont hallucinants. Je ne me suis pas encore penché sur la rentabilité de ce nouveau domaine d’activité mais nous avons des lignes de production libres alors si on peut aider…