Vue de la façade sud des salles d'enseignement depuis l’arrière de la résille aluminium.
Plus de 40 ans que le collège Voltaire de Remoulins, dans le Gard (30), accueille les élèves des villes et villages alentour. L'établissement scolaire a vu passer des générations toujours plus nombreuses et a subi le réchauffement climatique. Résultat : un établissement vieillissant, plus vraiment adapté aux températures actuelles et devenant peu à peu trop étroit pour les 700 élèves.
À la pointe de la conception bioclimatique, le bâtiment est labellisé Bâtiment durable Occitanie niveau Or, Bepos Effinergie E4Ci et NoWatt de la région Occitanie.
Des travaux de grande ampleur ont été décidés en 2015 par le Conseil départemental et la Société d’aménagement et d’équipement du Gard. La reconstruction de l’établissement scolaire a été confiée à NM2A Architecture, dirigé par Christophe Ramonatxo, gérant de l’agence, qui a proposé un projet s’inscrivant dans la démarche « Bâtiment durable Occitanie » avec quatre objectifs majeurs : une consommation d’espace la plus réduite possible, la production d’énergie renouvelable, le maintien de la biodiversité et l’adaptation au Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI). Ce dernier ayant classé le site du collège en risque d’inondation avec aléa fort, l’idée a été de bâtir un ouvrage sur pilotis. « Cette construction satisfait au principe de transparence hydraulique qui requiert une aptitude à ne pas faire obstacle aux mouvements des eaux », explique Christophe Ramonatxo.
© NM2A Architecture
Face aux exigences environnementales, il a également été décidé d’utiliser des matériaux écologiques, locaux et biosourcés. La charpente en bois est en Douglas du Jura, l’isolation est faite de paille et balle de riz de Camargue, les murs sont bâtis avec des pierres de Vers-Pont-du-Gard et la structure est en béton bas carbone. Le réemploi de matériaux issus de la déconstruction de l’ancien collège a également été privilégié. Une conception bioclimatique qui permet de réduire les dépenses énergétiques et qui accroît le confort des occupants.
Suivre la courbe solaire
Dans un département classé comme le sixième le plus ensoleillé de l’Hexagone d’après Météo France, maîtriser l’apport solaire a été un enjeu capital. Les équipes de Lorillard (sous-traitant de la maîtrise d’œuvre) ont installé 141 menuiseries avec ouvrant à la française en oscillo-battant en aluminium, toutes équipées d’un double vitrage à contrôle solaire Planistar Sun de Saint-Gobain. « Le produit est composé d’un verre clair revêtu d’une fine couche transparente qui réfléchit l’énergie du rayonnement solaire vers l’extérieur et réduit les entrées de chaleur solaire tout en gardant un bon niveau de luminosité », explique Bertrand Henoff, dessinateur projeteur au bureau d’études de Lorillard. « Avec un facteur solaire de 0,38, 62 % de l’énergie solaire est bloquée à l’extérieur, permettant de ne pas avoir de déperdition de chaleur l’hiver et limitant l’élévation de température en été. »
© NM2A Architecture
Parallèlement, 212 m2 de brise-soleil habillent les verrières en toiture tandis que 32 stores toiles zip Dynazip 98 de chez Dynastore et 124 brise-soleil orientables Grinotex III de Griesser assurent la protection solaire des salles de classe, du patio et des bureaux sur les façades sud, est et ouest. Tous sont motorisés par commande électrique au sein de la gestion centralisée du bâtiment. Un système qui permet d’orienter les protections solaires en fonction de la courbe du soleil et de moduler la luminosité.
Sur-ventilation nocturne
Enfin, le confort d’été a été complété par une ventilation simple flux avec un débit d’air de 18 m3/h par élève dans les salles de classe et 25 m3/h par personne dans les bureaux. « Les menuiseries ont été équipées de grilles de ventilation Solovent et Insivent de chez Renson », précise Bertrand Henoff. En complément, l’entreprise a installé un système de désenfumage en double hauteur relié à la gestion technique du bâtiment pour une surventilation nocturne. « Avec quatre lames sur pivot central, les châssis assurent une bonne ventilation et l’évacuation de la chaleur ».
© NM2A Architecture
En parfaite cohérence avec les éléments de construction, le trio vitrage/protection solaire/ventilation permet d’assurer un confort thermique valorisant les performances énergétiques du bâtiment, exemptant l’établissement scolaire d'avoir recours à une climatisation énergivore et en contradiction avec les critères environnementaux du projet.
© NM2A Architecture
Intervenants
Maître d’ouvrage
Conseil départemental et Société d’aménagement et d’équipement du Gard
Architecte
NM2A Architecture, AMG Architectes
Maître d’œuvre
Eiffage Construction Languedoc Roussillon
Sous-traitant
Lorillard Bâtiment Occitanie
Bureau d’étude
Intégré au groupe Lorillard Adret en charge de la partie CVC/QEB
La contrainte des 200 mm de doublage intérieur
Le doublage intérieur de 200 mm a nécessité une conception particulière lors de l’intégration des menuiseries, notamment pour installer les brise-soleil. « Nous avons dû demander des réservations dans la maçonnerie afin de créer une niche pour insérer les BSO. Les contraintes structurelles des linteaux par le gros œuvre nous ont obligés à nous déporter un peu vers l’intérieur et donc à compenser avec des caissons en acier », explique Bertrand Henoff, dessinateur projeteur au bureau d’études de Lorillard.