Tourniquets, sas de contrôle d'accèss dans les aéroports, issues de secours ... Les obstacles physiques permettant de contrôler l'accès sont désormais encadrés par la norme EN 17352.EXPLICATIONS.

La norme EN 17352 sur les obstacles physiques sortie en mars 2022 « spécifie les exigences et les méthodes d’essai relatives aux équipements motorisés de contrôle d’accès pour piétons comme les tourniquets, les portillons battants et les portillons télescopiques. Ces produits peuvent être à motorisation électromécanique ou électrohydraulique. Ils sont généralement utilisés pour permettre aux personnes autorisées de passer d’une zone à une autre, l’une après l’autre ».

Concrètement, elle couvre la sécurité d’utilisation des équipements motorisés de contrôle d’accès, traite des phénomènes, des situations et des événements dangereux significatifs applicables aux équipements motorisés de contrôle d’accès, que ces derniers soient utilisés conformément à l’usage prévu ou dans « des conditions de mauvaise utilisation raisonnablement prévisibles » (définies dans l’Article 4 de la norme). « Il s’agit de prévenir le cisaillement, l’écrasement, éviter que le portillon battant ne pousse l’utilisateur lorsqu’il se referme. Cela prend aussi en compte le risque d’emprisonnement dans le produit, les distances de sécurité… Des problématiques à étudier en fonction des produits, ces derniers étant jusqu’alors laissés dans le vague puisque rien n’était exigé, la norme 16005* les ayant exclus. Cette nouvelle norme permet de standardiser et de clarifier les choses », note Carlos Hernandez, ancien directeur travaux chez Boon Edam, intervenant auprès du Groupement Actibaie. Si l’existence de cette norme permet d’aller vérifier les détails en fonction des cas, des précisions restent néanmoins toujours libres à interprétation, en cas de doute il est nécessaire de consulter la commission P25C BNTEC « Portes automatiques piétonnes ».

À noter que la norme ne s’applique pas aux portes piétonnes motorisées, aux portes piétonnes intérieures et extérieures, aux tourniquets mécaniques à système de déverrouillage électrique ou électronique, aux équipements motorisés de contrôle d’accès pour piétons à déplacement vertical, pour piétons utilisés dans des processus industriels et pour piétons pour des personnes ayant des besoins particuliers ainsi qu'aux portillons de quai pour station de métro ou gare ferroviaire.

Issues de secours, cas particulier ?

Quid de l’exigence de la réglementation française sur les ERP (article CO48) qui stipule dans la partie « d » de son paragraphe 3 que pour les issues de secours, la porte doit s’ouvrir par énergie mécanique intrinsèque ? Cela alors que la norme EN 17352 précise que les systèmes qui utilisent de l’énergie électrique pour ouvrir les voies d’évacuation doivent disposer d’une alimentation électrique de secours afin de garantir leur ouverture en cas de panne d’alimentation. « Dans un cas nous sommes sur une norme et dans l’autre sur une réglementation, ce sera donc forcément la réglementation qui prime en France. Quand cette exigence a été mise en place en 1994, l’argument de l’époque était qu’il pouvait y avoir un risque de défaillance des batteries. C’est une spécificité purement française et cela concerne les issues de secours dans les ERP, les IGH, et concrètement à chaque fois que la conformité au CO48 est exigée », explique Carlos Hernandez. 

Une norme consultée par qui ?

Tous les acteurs du secteur sont directement concernés par la norme EN 17352 : les fabricants pour la respecter, le client final pour choisir en connaissance de cause le produit adapté, le bureau de contrôle afin d’avoir une base de travail quand il viendra contrôler les installations ainsi que les techniciens d’installation ou de maintenance.

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